Carnets de poèmes, de paroles et de voyages intérieurs du centre pénitentiaire de Maubeuge
16 Juillet 2016
L’alphabet des
immobiles
( 1 )
" Il faut grandir et que le changement
nous emporte ! "
A.
Je suis Ambitieux enfin je le pense
L’Arbitraire me poursuit
Par beau temps, je croque des Amandes
Si mon corps est ici, Absent est mon esprit
Etre Aimé pour Aimer
Les Abeilles butinent
À Angoulême pousse une pomme-de-terre rouge
L’Angoisse a la couleur de tes yeux
Aldeia
B.
Le monde ne connaît que Barbarie
Un Bouquet de roses pour toi
À mon âge, je fais toujours des bêtises
Aussi brutale est la sanction, peut d’effet aura la raison
La Bonté est une qualité disparue
À l’atelier des mots, j’ai mangé des bonbons
À Boré où j’ai passé mes Cases en 2012 et où de nombreux amis habitent
Je ne suis pas un Bulot plutôt un drôle d’oiseau
Bain
C.
Voici les Conséquences de mes actes
Connard de…
Je regarde toujours les Cigognes par la fenêtre
Facile est la Critique pour celui qui ne fait rien
Je ne Calcule plus le temps qui passe
Je range toutes mes photos dans des Cadres imaginaires
À Compiègne où je ne veux pas être incarcéré
Le désir du Corps est moins fort que le désir de l’’âme
Crise
D.
Ils divisent pour mieux nous détruire
La Drogue c’est la bonne Débâcle
J’ai toujours essayé de défendre mon bien
Le Destin des grands hommes résonne dans le silence de l’histoire
La détention est la cause d’une séparation
J’étais dans le Désespoir
À Drancy l’histoire a été folle
C’est démentiel de vivre sans aimer
Diviser
E.
Enfance perdue mais toujours en moi
L’Esthétique est l’illusion de la vie
Au fil du temps l’Ennui me ronge
Écœuré par une réalité falsifiée
Envers et contre tous
Maintenant j’ai de l’Espoir pour l’avenir
Étreux, petit village du 02 où habite ma sœur
Les Encouragements sont les caresses du pauvre
Endormir
F.
Français ou immigré ou anglais ou japonais ou…
Le Futur nous appartient mais quand ?
Quelle joie d’être en France ( ne riez pas )
Franchement vous en pensez quoi ?
Fatigué de végéter
Fuir la vérité est une détention
Fatigué jusqu’à l’os
Fourmies, la ville où je suis tombé
Fabuleux d’imaginer qu’un jour on est le centre du monde
Forêt
G.
Il faut Grandir et que le changement nous emporte
Le Goulag pour les racistes et les pointeurs
J’aime les Gaufres pas les crêpes
Gloire à celui qui se bat pour ses idées
La Greffe fait les beaux jours de beaucoup de vendeurs d’organes
J’ai vu le Géant vert
Grenoble, rue des musiciens, aoüt 2014, petit apéro entre potes
Je reste un Garnement parmi des adultes irresponsables
Grotte
H.
J’Herre sur Terre comme Lucifer vide de sentiments et tant pis pour l’orthographe
Hibou chou caillou genou
Je ne vois plus cette chère Hélène
En quoi consiste l’Humanisme, à mentir ?
Hache et steak haché
Je ne suis jamais monté en Hélicoptère
A Hirson, j’ai passé mon BEP de maintenance
Mon Honneur c’est ma liberté
Hulk
I.
Imagine la liberté vue des yeux d’un enfant
Invisible
Interpréter c’est parler
Incompréhensible est mon incarcération
Inaya, le prénom de ma petite fille
À ma sortie, vous je ne sais pas, mais moi je prends mon indépendance
À Istre où mon pote Jonathan habite
L’Intime est le bien qu’on ne peut jamais te voler
Illuminé
J.
La Joie ?
La Justice ?
Jérémy t’es parti
Un Jugement peut définir une vie
Je n’oublierai Jamais le Jour de naissance de ma fille
J’aimerais pouvoir jouer à la console
Jemmappe, banlieue de Mons, pas loin du Royal Chicha Club
La jeunesse est dans mon cœur pas dans mes muscles
Jolie
K.
K.O
K.G.B
J’aime bien faire le Kangourou
Le KAOS est en marche
K K jamais seul ici
Je fais gaffe aux Kalories en trop et aux Calories aussi
Kohln, là où coule une paisible rivière que mon oncle a traversé en Méhari
À la belote, le Kapot est une sorte d’orgasme
Kway
L.
Larmes de sang prouvent que je suis vivant
L’orientation de la vie par la Loi universelle
J’écris les mots du Lion
La Loi dépend de comment on la conçoit de comment on la reçoit
Les enfants sont la lumière d’une famille heureuse
J’adore recevoir des louanges
Luzoir, village où j’ai eu trois contraventions
Chacun est lumineux quand il pense à l’autre
Lune
M.
Maman, les clés du paradis sont sous tes pieds
Le Mur de la liberté de chacun
J’ai hâte de voir ce Magicien, le temps…
Un misérable neuf carré meublé pour se croire exister
Mugir
J’ai mal partout d’être loin de tout
À Marseille, rue de l’Ile
Quand mon fils me regarde dans les yeux, c’est plus que Magique, je me sens vivant
Médisance
( à suivre )